Par Marton B. Krasznai
Budapest, Hongrie. La couverture de l’actualité par la grande majorité des médias et la radiotélévision nationale, s’est limitée cette semaine du 12 au 17 mars 2018 à une répétition sans fin des mêmes informations. Ils se sont longuement penchés sur le témoignage d’une femme ayant vécu en Suède qui décrivait le pays comme un enfer où plus personne ne parlait suédois à cause de l’immigration et où elle craignait tous les jours pour sa vie. Ses affirmations suivaient de quelques jours une vidéo controversée postée par le numéro deux du gouvernement hongrois depuis Vienne dans laquelle il tenait des propos similaires. Lorsque Facebook et Youtube ont retiré ces vidéos jugées racistes, les médias pro-gouvernementaux n’ont pas tardé à crier à la censure, dirigée, selon eux, par des éléments de gauche, l’Union Européenne, et George Soros, un financier américano-hongrois, bouc émissaire du gouvernement. Les médias publics ont également traité, dans un contexte d’élections en avril prochain, d’affaires touchant à l’intégralité des partis d’opposition : ils ont accusé la gauche de vouloir compromettre la sécurité nationale en accueillant des réfugiés, ont couvert une accusation de violences à l’encontre d’un membre important des libéraux du LMP – accusation pour l’instant non vérifiée – , et ont traité des attaques citoyennes islamophobes contre l’extrême droite JOBBIK, que le parti au pouvoir, FIDESZ, a accusé de sympathie envers l’islam.
Aucun traitement par contre d’une quelconque actualité mondiale ou du scandale de blanchiment d’argent qui touche un ministre du gouvernement, Lajos Kosa ; un gouvernement, rappelons-le, eurosceptique et anti-immigration.