Par Axel Genoud Prachex
Dimanche 25 mars 2018 à Chisinau, plusieurs dizaines de milliers de personnes célébraient le centenaire de l’unification de la Moldavie à la Roumanie et demandaient par la même leur réunification. Une requête appuyée par le discours qu’a donné devant la foule l’ex-Président roumain naturalisé moldave, Traian Băsescu.
Il n’y a pas eu de contre rassemblement. Le Président moldave, Igor Dodon, opposé à la réunification, a appelé à ne pas répondre à ces « provocations ». La semaine dernière il commentait pour Radio Free Europe : « Il y a un risque majeur que l’ennemi n°1 de la Moldavie, des Moldaves soit la Roumanie! ». Cette déclaration intervenait le lendemain de l’annonce d’intention de la signature d’une déclaration symbolique de réunification dans la ville de Timisoara en Roumanie. Cependant cette décision locale n’implique pas Bucarest qui reste discret quant à l’évènement dont l’anniversaire exact était le 27 mars. Ce dernier a été sobrement célébré au niveau national par une session solennelle du parlement roumain à laquelle une délégation de parlementaires moldaves a participé.
Après un siècle sous le joug tsariste, la Moldavie c’est unifiée à la Roumanie en 1918 avant d’être incorporé à l’URSS en 1939. Lors de l’effondrement du bloc soviétique, les nationalistes moldaves au pouvoir souhaitaient la réunification avec la Roumanie. La crainte inspirée par ce scénario auprès des minorités russophones et gagaouzes les ont conduit à s’insurger, entraînant la chute des nationalistes aux élections de 1994 et avec eux la réunification.