Par Yanis Hadrami
Varsovie. Le jeudi 12 avril 2018, le président israélien ainsi que de hauts dignitaires militaires israéliens ont participé avec le chef d’état polonais Duda à la Journée du Souvenir de l’Holocauste afin de commémorer le souvenir des victimes de la barbarie nazie.
Depuis 1988, à l’initiative d’associations israéliennes et du gouvernement israélien est organisée tous les ans en Pologne une marche appelée la marche des vivants par opposition aux marches des morts qui eurent lieu durant la Seconde guerre mondiale. Cette marche du souvenir s’étire du camp de concentration d’Auschwitz au camp d’extermination de Birkenau. Outre sa dimension commémorative, elle a aussi une portée éducative puisqu’elle vise à promouvoir le dialogue et la tolérance inter-religieuse entre les jeunes participants venus du monde entier.
La visite de ces hauts dignitaires israéliens s’est déroulée dans un contexte de tension politique entre les deux pays, la Pologne réfutant les accusations de complicité de Polonais dans les exactions commises contre les juifs durant la Seconde guerre mondiale.
En outre, cette visite s’est déroulée peu après l’adoption controversée d’une loi sur la Shoah pénalisant toute tentative de mise en cause de la Pologne ou du peuple polonais dans les actes criminels à l’égard des populations juives polonaises durant le conflit mondial.
Le gouvernement israélien et des associations juives voient dans l’adoption de cette loi une volonté institutionnelle de réécrire l’Histoire. La loi a peu de chance d’être abrogée en raison de la volonté du gouvernement polonais de passer sous silence le comportement antisémite et criminel de certains civils durant la Seconde guerre mondiale. La tendance est au contraire à la valorisation du rôle joué par les Polonais dans la protection de civils polonais de confession juive. Le gouvernement israélien par la voix de son ambassadrice appelle de ses vœux à une interprétation restrictive de la loi par les tribunaux polonais.
Dans une allocution tenue dans le sud de la Pologne ce mercredi 11 avril 2018, le chef d’état israélien a appelé le peuple polonais « à assumer une étude complète » des responsabilités polonaises dans les exactions commises à l’égard des populations juives durant la Seconde guerre mondiale tout en rappelant les « excellentes relations entre les deux peuples ».
Rivlin souhaite que l’examen de conscience polonais se fasse au nom de la vérité historique, aucune nation ne pouvant selon lui « légiférer sur l’oubli ».